Pour les 10 ans d'existence de mon
site
internet, je vous ai proposé un petit jeu lié à
la photo ci-dessus:
Les trois
questions posées
étaient:
1) Qui est ce grimpeur?
2) Quelle est la voie grimpée?
3) Quelle année a été prise la photo?
Chaque joueur avait
droit à une réponse par question posée.
La première personne
répondant aux trois
questions devait gagner une journée d'escalade avec un BE
d'escalade, mais ça,
évidement, ça n'intéresse pas un grimpeur
confirmé, mais un repas au restaurant,
ça, j'en connais qui ne crachent pas dessus ;-)
Et puis, j'ai pu me rendre compte ressemant, que des grimpeurs
s'intéressent à
l'histoire de l'escalade locale, alors ça me donne l'occasion
d'en parler,
avant de ne l’oublier moi même.
J’ai reçu une
vingtaine de
réponses qui m’ont toutes fait plaisir. Parfois les
réponses étaient
hasardeuses mais je savais les questions difficiles. Toutefois, trois
joueurs sont
sortis du lot ce qui me permet de faire un podium.
A la troisième
place :
Gilles Sansig.
Ce passionné de l’histoire de
l’escalade a
fait un intéressant travail de déduction pour trouver le
bon grimpeur, mais
aussi pour se retrouver à une seule unité de la bonne
année en annonçant 1982.
Dommage qu’il se trombe de voie en citant
« Mythomane ». Pourtant cela
semblait la question la moins difficile puisque c’est pour elle qu’il y
a le
plus de bonnes réponses.
A la seconde
place :
Thomas Leleu,
et là personne n’est surpris de voir
que notre
spécialiste de l’escalade locale donne la bonne réponse
à deux questions et ne
se trompe que de deux années en annonçant 1985.
Le vainqueur est :
Michel Bilger
qui ne s’est trompé que d’une
année en annonçant 1984
Et oui, certains diront : « C’est
pas juste. Il est avantagé pour avoir été acteur
et témoin de l’escalade à
cette époque ! »
En réponse, je dirai que je ne
pouvais pas mettre de limite d’âge. De plus, ça me fait
très plaisir de pouvoir
reprendre contact avec un ami que j’avais perdu de vue. Je lui ai
téléphoné
pour lui dire que je lui dois un resto, et lui de son
côté, a retrouvé dans ses archives ,
des photos dont je ne connaissais pas l’existance. Je vous en met
deux en ligne.
Les bonnes réponses sont :
Eric
Talmadge . Vol à l’Etalage.
1983
(photo HS)
En Alsace, nous avons des contacts et invitons d’autres grimpeurs nordistes tel que Jean-Claude Droyer, Jean-Pierre Bouvier et Edy Boucher. Chez nous, le spot à la mode est la Martinswand et l’évènement marquant de cette époque est la première ascension de «l’ Extrême Onction », le premier 7a français en juin 1977 par Jean-François Hagenmuller et Jean-Pierre Minazzi.
Jean-Pierre Minazzi
Leader de l'escalade alsacienne des
années 80 (photo M
Bilger)
A
la même époque, nous grimpons également au Vieux
Gueberschwihr et commençons à
exploiter le Nouveau Gueberschwihr .
Jura
bâlois
En 1980, l’escalade libre ne fait que balbutier dans la région
de Bâle, c’est
pourquoi Edy Boucher créé l’évènement
en enchaînant
« Ingelschteinerdach » (premier 6c+ du Jura
bâlois) lors d’une
visite.
Pelzmühletal
L’année
suivant, en 1981, André Langenbach invite Jean-Pierre Bouvier et
l’accompagne
au Pelzmühletal. Cette fois encore, c’est un français
qui créé
l’évènement local, puisque La Mouche enchaîne
« L’Empire contre
attaque » et « Yoda » deux 7a. La
même année, les grimpeurs
locaux réagissent et Martin Scheel enchaîne
« Iseaffe », le premier
7a+ local. Ces années là, un petit groupe
d’Alsaciens principalement
composé d’André Langenbach, Patrick Guichet, Marcel
Muller, Bernard
Junger, Michel Bilger, Jean-Pierre Minnazzi et moi-même
fréquentons
régulièrement le Pelzli qui devient le spot à la
mode.
Rapidement, nous sympathisons avec des grimpeurs du coin,Tom Liemich,
Philippe
Steulet, Wenzel Vodicka et deux jeunes lycéens qui grimpent
toujours ensemble,
Dominik Egloff
et Eric Talmadge.
En 1982 Eric est omni présent au Pelzli. Il sort du lot en
enchaînant
« THC » 7b.
Mais par la suite, nous
équiperons, en particulier avec Jean-Pierre Minazzi,
d’autres voies.
A l’automne, j’invite Eric et Dominik à grimper au Nouveau
Gueberschwihr (photo du jeu). Eric reviendra plus tard pour faire
la
première répétition du
« Cabestan »7c à la Martinwand.
Nous nous entendons très bien avec les locaux et une saine
émulation anime
Alsaciens et Suisses.
C’est cette émulation qui inspire Eric lorsqu’il baptise une
voie
« Konfrontation » (il vient d’équiper et
d’enchaîner cette voie dans
la semaine lorsque j’arrive avec Jean-Pierre, un samedi, sur le site.
Dès notre
arrivée, Eric nous propose d’essayer son nouveau 7b et je
l’enchaîne
immédiatement à vue ce qui l’oblige à
décoter la voie avant même que je ne
redescende au sol. Par la suite Jean-Pierre et moi sommes
obligés
de nous
dépêcher d’enchaîner les voies que nous
équipons sans quoi Eric nous les torche
dans la semaine et nous accueille avec un large sourire le week end
suivant, ce
qui fut le cas dans « The kill of Rouge » 7b/b+
puis dans
« Playmobil »7b+/c .
Eric franchit un nouveau cap avec l’ascension de « Totentanz
der
Fingerspitzen » 7c+ en 1984. La même année
Wenzel Vodicka commence à
ouvrir à tour de bras au Balchopf, puis le nombre
d’équipeurs et de nouvelles
voies explose dans tout le Jura Bâlois
Epilogue
L’ensemble
du massif devient connu grâce à "Ravage"(Chuenisberg)
premier 8b+/c ouvert par Antoine Lemenestrel
en 1986.
Eric Talmadge atteint son sommet symbolique avec « Im
Reich des
Shogun » 9a à Tüfleten en l’an 2000
Interview
d’Eric Talmadge dans Escalademag